Par Agnes Lorgueilleux, agente de projet Exeko
Jeudi 15 août, 9h. Joël et moi nous nous rejoignons devant l'UQAM.
En plein été ?? Il n’y a pas de cours me direz-vous... En effet, nous sommes invités par
l'Institut du Nouveau Monde (INM) à participer à la dixième édition de l'École d'été en compagnie de spécialistes, artistes, figures publiques, hommes et femmes politiques et citoyens engagés mais surtout de nombreux jeunes comme nous. Au programme : 3 jours intensifs d'ateliers, de conférences et d'échanges autour d'un même thème : "Soyons le changement !".
Agnes et Joel à L'INM (C) Exeko
Petit retour...
Jeudi, jour 1
Nous voici plongés directement en pleine effervescence. À peine le temps de récupérer nos badges et nos programmes que nous cherchons la salle de nos premières conférences ayant pour sujet les arts et de la culture. Perdu dans ce dédale de couloirs, n'ayant jamais mis les pieds à l'UQAM, Joël me guide, parfaitement à l'aise. Tour à tour, les conférenciers se succèdent nous présentant la manière qu'ils ont choisie pour transformer leur parole en actes concrets. De l'engagement citoyen, aux activités encourageant le droit de vote des jeunes en passant par l'art mural, il y en a pour tous les goûts et c'est ce qu'on apprécie : "J’aime voir d’autres personnes avoir leurs propres opinions sur chaque sujet" (Joël).
Assis dans l'herbe autour d'un lunch, nous repassons les différentes présentations auxquelles nous avons assisté. Joël a particulièrement apprécié la présentation des peintures murales (
projet MU-Art à Montréal). Il me décrit plusieurs fresques, notamment celles des habitations Jeanne Mance devant lesquelles je passe régulièrement à vélo.
Vendredi, jour 2
Aujourd'hui, programme bien rempli. Joël part avec une trentaine d'autres jeunes pour un circuit d'exploration urbaine sur l'histoire des Autochtones. D'Hochelaga au Mont-Royal, plusieurs arrêts sont organisés, me racontera Joël à son retour. En pleine discussion avec une jeune Belge, ils me font tour à tour état de leurs impressions sur cette activité :
"C'était vraiment bien, dommage que tu ne sois pas venue. Moi j'ai aimé ça ! Un grand voyage dans le temps, au temps de mes ancêtres, c’était vraiment un beau moment." (Joël). De mon côté, conférence sur l'agriculture urbaine, radicalement différent mais tout aussi captivant ! Et au détour d'un atelier, rencontre avec David et Martin, intervenant à la
Maison Tangente (et partenaires pour nos ateliers idAction !). S'en suit une conversation passionnée avec 4 autres jeunes autour de l'installation d'une maison d'échanges de savoirs entre milieu rural et milieu urbain. C'est ainsi que Martin m'apprend qu'il met en place progressivement un jardin avec les jeunes de la Maison Tangente, belle initiative !
Samedi, jour 3
Denier jour et non pas des moindres ! Ce matin débute par une conférence sur "la réalité des jeunes autochtones du Québec". Nous avons la chance de visionner plusieurs films et de discuter avec leurs réalisateurs : Réal Jr Leblanc (pour son film Blocus 138) et Mélanie Napartuk, Ua Sheskum Blacksmith et Marc-André Dubé (Projet La Nuit Blanche, Centre d'amitié autochtone de La Tuque). Beaucoup d'émotions et de paroles fortes face à ces jeunes qui veulent "être des modèles positifs". Ils ont choisi de filmer leur communauté, ses difficultés, ses combats mais aussi l'espoir et l'envie de retrouver l'estime de soi. La vidéo est perçue comme une arme, parce que "la caméra est plus puissante que les fusils". Le principal mot à retenir de cette journée sera : ÉDUCATION. Tous ont affirmé qu'elle reste la solution clef face à la crise identitaire à laquelle les jeunes issus des Premières nations sont confrontés. L'éducation s'invite également à la table ronde organisée sur le thème "Décolonisation et réconciliation : les Autochtones au 21ème siècle". Nous prenons le temps d'échanger autant avec les conférenciers que les participants, nombreux sont ceux originaires de La Tuque comme Joël ! Celui-ci résume en quelques mots ce que ces 3 jours lui ont apporté : "Voir le monde autrement, en apprendre plus sur les Amérindiens".
Joel à l'école d'été de l'INM (C) Exeko
Beaucoup de jeunes présents à l'école d'été ont bien compris le rôle primordial de l'éducation. Parmi les 16 propositions prioritaires dévoilées à l'Assemblée citoyenne de clôture, en bilingue français/innu (initiative personnelle de plusieurs jeunes, Autochtones et non Autochtones) : "une commission permanente d'éducation populaire sur la réalité autochtone" ou encore "un changement de paradigme en éducation basé sur des expériences de vie et inspiré par la nature, une éducation qui se risque à essayer des pratiques plus libres, démocratiques et novatrices". Ça tombe bien, chez Exeko, on aime et on pratique ça, l'inclusion par l'innovation en culture et en éducation.
Merci à Joël d'avoir complété cet article et de m'avoir fait part de ses impressions.Nous remercions également l'Institut du Nouveau Monde pour son invitation, à l'année prochaine !