Par Alexis Penaud : 10/16/2017 - 15:24
Ce soir-là, notre caravane philosophique a peu roulé. Nous étions pourtant en mai, les belles soirées commençaient à poindre le bout de leur nez, le temps était idéal pour vaquer de parc en parc et rejoindre ceux et celles qui les habitent et les animent. Mais ce soir, la camionnette était bien où elle était. Elle a senti que sa place était au milieu de cette ruelle qui longe l’entrée de la Old Brewery Mission (OBM).
Au départ, ce ne devait être qu’un arrêt minute. Il s’agissait de déposer 3 cartons de livres, distribuer quelques verres de Kombucha puis repartir illico presto. Mais les participants d’OBM sont arrivés par dizaine de tous côtés, la bouche remplie de mots et d’histoires. Feutres, crayons, feuilles à dessin, carnets d’écriture, ce que nous leur donnions ils le transformaient en matière à penser et à créer. Sous nos yeux, ce sont des morceaux de leurs vies qu’ils nous ont peints, ce sont leurs pensées en action que nous avons vu se dessiner petit bout par petit bout.
(c) Audrey-Lise Mallet
Et c’est au milieu de cette effervescence générale, parmi ces cerveaux en ébullition, qu’il est apparu. Une cerise sur le gâteau déjà bien gourmand de cette sortie IdAction Mobile. Sourire aux lèvres, une tulipe jaune dans la poche extérieure de son sac, c’était un poète de la rue, un homme-chat à sept vies. Il nous a raconté ses voyages autour du monde, son amour pour la ville et à quel point il aime en prendre soin. Il nous a partagé sa passion pour la pensée bouddhique, matérialisée par un petit livre de maximes dont il ne se sépare jamais. Le cœur au bord des lèvres, il nous en a lu ses aphorismes préférés avant de nous bombarder de sa poésie personnelle. C’était beau. Il est finalement reparti aussi discrètement qu’il est arrivé, comme s’il n’avait jamais vraiment était là.
La plus belle expérience idAction Mobile qu’il m’ait été donné de vivre jusqu’à présent. Pour la première fois, j’ai vu ces esprits brillants devant lesquels je suis longtemps passé sans jamais m’arrêter. J’ai constaté que ce sont ces esprits vigoureux qui donnent une âme à ce que nous pouvons déshumaniser sans nous en rendre compte. Et Exeko donne la possibilité à chacun.e de partir à la rencontre de ces êtres invisibles qui peuplent notre quotidien. Pour qu’ils et elles nous parlent des travers et des beautés de leur monde.
(c) Audrey-Lise Mallet
Ce projet est rendu possible en partie grâce au soutien de Jean Légaré. Merci à eux !