Par mailis.burgaud : 02/05/2020 - 11:29
La Maison des amis du Plateau-Mont-Royal est un endroit où plusieurs personnes du quartier aiment se rencontrer. En plus d’offrir des repas tous les midis de la semaine, cet organisme est aussi un lieu où on peut créer des liens et socialiser. Exeko, a eu la chance d’être invité à y réaliser un cycle idAction à l’automne 2019, ce qui nous a permis de découvrir ce bel organisme et les personnes qui le fréquentent.
Pendant six rencontres, les médiatrices et médiateur Valérie Richard, Dorothée De Collasson et Jose Fuca ont créé un espace de parole où plusieurs sujets ont été abordés : les préjugés, l’esprit critique, les besoins, le leadership et même le quartier idéal.
Ces ateliers ont suscité beaucoup d’intérêt parmi les gens qui fréquentent l’organisme et ont donné lieu à des discussions parfois passionnées. Les personnes qui ont participé et alimenté les réflexions ont été généreuses de leurs idées, perceptions et expériences de vie. Les sujets discutés n’ont pas toujours faits l’unanimité, mais ont tout de même provoqué des réflexions et une envie d’action collective.
Forts de leur expérience, deux participants partagent avec nous leurs impressions de ces rencontres.
Par Richard Lahaie
Lorsque l’on m’a parlé de l’atelier d’Exeko, je ne savais pas à quoi m’attendre. En fait, je me suis présenté avec mes préjugés personnels face à une situation inconnue. Comme je fréquente la Maison des amis en tant que ressource alimentaire et non pour participer aux activités, je me suis présenté avec de grands questionnements face à cette activité.
L’atelier était l’avant-dernière des six séances. Malgré le fait d’avoir manqué les premières, je me suis laissé prendre au jeu qui consistait à faire le cheminement en soi pour mener d’une vision personnelle à une vision collective à travers l’expression des besoins de chaque participant. C’est à ce moment qu’une personne de l’extérieur est intervenue sans respecter la dynamique de groupe. Au lieu d’amener des problèmes collectifs, elle n’a parlé que de problèmes personnels et elle est repartie. Cette situation m’a permis de comprendre le besoin de chaque participant d’exprimer son opinion.
C’est lors du dernier atelier que j’ai pris conscience de la force du groupe dans la parole. J’ai alors proposé la création d’outils pour régler des enjeux sur le quartier ressortis par le groupe, défendre ses besoins ou lutter contre les préjugés négatifs. Par exemple, un comité de citoyens restreints, soutenu par un travailleur communautaire, peut aider un groupe à cheminer et à se doter d’outils pour agir. C’est ce que l’on appelle « empowerment » car les personnes visées sont les plus aptes à solutionner leurs problèmes.
Par Raymond Brosseau
Selon moi, le prétexte de commencer la série d’atelier en parlant de nos préjugés a été une très bonne amorce parce que tout le monde a su reconnaître qu’il avait des préjugés. Il est par contre difficile de cristalliser les efforts pour que les gens travaillent dans le même sens.
L’enjeu dans le groupe formé à la Maison des amis : l’écoute.
Dans un groupe, si on fait des choses dans un but sérieux, il faut rester sérieux. Pour organiser la parole dans un groupe, il faut créer une formule de communication. Ça donne à chaque personne la capacité de prendre sa place.
C’est la raison pour laquelle j’ai proposé, vers le troisième atelier, l’idée d’inclure un micro de la parole pour permettre à chacun de s’exprimer. Cette idée, même si elle n’est pas parfaite, a permis de créer un espace de parole qui apporte à chaque individu un endroit pour être écouté.
Les participants aimeraient que les ateliers continuent. Je me demande dans quelle direction ça va aller.
Plus d'infos exeko.org/idaction