Par Simon Chalifoux : 05/13/2019 - 09:56
En partenariat avec le Club des Petits Déjeuners du Canada, Exeko est présent dans des camps de Leadership dédié aux jeunes bénévoles du club.
En 2019, trois camps se dérouleront et un au Manitoba. Voici une histoire du premier camp de l’année.
Par Simon Chalifoux, médiateur et coordonateur de la caravane
Les camps de Leadership sont des intensifs de six jours durant lesquels entre 30 et 40 jeunes se réunissent pour une panoplie d’activités sur le thème du leadership. L’une des activités est conçu pour réfléchir sur les défis et les enjeux que les jeunes, qui sont bénévoles dans leur club, rencontre le matin lorsqu’ielles servent les petits déjeuners. Durant cette activité, qui est constitué de trois blocs, ielles réfléchiront à des problèmes qu’ils vivent dans leurs clubs, trouverons des solutions à ces problèmes et finalement élaboreront un plan qui leur permettra d’améliorer un aspect de leur club. Ielles devront par la suite présenter un pitch devant tout le camp pour décrire leur projet. Ce pitch est un moment pour ielles de se costumer, de jouer, de créer un moment flamboyant.
Quelques semaines après la fin du camp, les animateur.rice.s du camp vont à la rencontre des jeunes, dans leurs écoles, pour faire un suivi sur leurs projets. J’ai eu la chance d’aller en Outaouais récemment pour rencontrer deux clubs. Et voir comment chaque club s’y prend pour rendre leur projet le plus fantastique possible.
Notre premier arrêt était vers les 11h. Josiane et moi avons reçu un accueil chaleureux. La responsable du club nous guide vers la salle des déjeuners où nous revoyons ces magique leaders qui nous ont tant inspirées durant nos six jours au camp. Elles sont rayonnantes, nous racontent leur retour du camp, leur projet qui s’est concrétisé et même réinventé. Lors du camp, elles désiraient mettre de l’avant des déjeuners plus santé et avoir plus de fruits et des smoothies. Finalement, elles ont nous ont flabergasté.e.s en nous faisant déguster leur popsicle au yoghourt, leurs barres glacées yoghourt granola, leurs plateaux de fruits artistiques. Et en nous montrant des photos de leurs gaufres arc-en-ciel, de leurs oeufs bleus et de leurs crêpes!!!! Mission réussie pour ces filles énergiques avec qui on a conclu la visite par une performance de Firework devant toute l’école.
Notre deuxième arrêt était vers les 13h. L’accueil était tout aussi chaleureux. Encore une fois, nous avons été accueilli.e.s par la responsable local du club qui nous a fait visiter l’école puis nous a amené dans les locaux des déjeuners dans lesquels nous attendait nos leaders préféré.e.s. On s’assoit et on partage notre lunch en leur compagnie. Ielles nous racontent aussi leur retour, leurs bons moments du camp et ce qu’ielles ont fait depuis. Lorsqu’on leur demande comment va leur projet, on reçoit une réponse bien différente toutefois. Les jeunes nous racontent que c’est impossible de mener leur projet à terme car le temps entre le moment où l’école ouvre et le moment où les élèves doivent être prêt à commencer les cours est de 15 minutes. 15 MINUTES?!?!?!
15 minutes pour entrer dans l’école, se dévêtir (et l’hiver au Québec, c’est pas juste enlever sa casquette), monter au local, se laver les mains, faire la queue, recevoir son déjeuner, s’asseoir, manger, aller porter son plateau, jeter ses déchets, laver son assiettes et ses ustensils, descendre en classe et sortir ses effets personnels.
15 MINUTES!!!
Leur projet était de mettre des décorations dans le local une fois par mois, de se déguiser et de mettre de la musique. De rendre le déjeuner festif. Changement de plan pour notre rencontre. On sort papier et crayon et on s’attelle. Comment peut-on trouver plus de temps. Réponse : convaincre le directeur de l’école de laisser un battement de 10 minutes pour les jeunes qui déjeune à l’école. Plan d’action : Écrire une pétition qui sera signer par tous les professeurs puis tous les élèves. Faire une liste d’arguments. S’allier à deux professeurs. Leur présenter les arguments. Convoquer le directeur à une rencontre, dans laquelle les leaders présenteront les arguments et seront appuyé.e.s par les professeur.e.s et par nul autre que la mairesse de la ville. WOAH! Josiane et moi sommes flabergasté de leur détermination. Ielles couchent sur papier une liste de dix arguments, très convaincants, et la mairesse s’engage à venir défendre leur cause avec ielles lors de la rencontre.
Quelle journée! Et quelle inspiration! Voir deux groupes de jeunes leaders s’activer, chacun à sa manière. Et voir les germes d’un militantisme qui est supporté par les adultes autour d’ielles.
Un jour, il faudra arrêter de dire que nos jeunes ne s’engagent pas, car j’en cotoie qui déjà, au primaire, convainquent la mairesse de leur village de venir les supporter pour faire changer le fonctionnement de leur école.
Ce billet emploie l'écriture inclusive afin de reconnaître et déjouer la discrimination par le genre dans la langue française.